Leïla Sebbar (Hrsg.)

Une enfance juive en Méditerranée musulmane

Sur un ton ironique, tendre, lucide, nostalgique, tragique, trente-quatre auteurs racontent leur enfance juive dans le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Égypte, le Liban et la Turquie des années 1930-1960. Ils révèlent la fin d'un monde cosmopolite et séculaire, avant l'exil auquel l'Histoire contemporaine les a presque tous contraints.

Klappentext:

Trente-quatre Gens du livre, Livre sacré, livre profane, racontent leur enfance juive en Méditerranée musulmane. Au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Égypte, au Liban, en Turquie, une population juive était présente plusieurs siècles avant l'Islam. Plus tard, les Juifs qu'ont chassés l'Inquisition espagnole, dès 1492, et d'autres conflits au cours de l'Histoire se réfugièrent dans les pays du pourtour méditerranéen. Les Juifs, toujours minoritaires, connurent des status divers suivant les époques, les régimes politiques, les pays. Ils ont été dhimmis (protégés), mais parfois discriminés, et, dans l'Algérie française coloniale, ils sont devenus citoyens français en vertu du décret Crémieux de 1870. Advinrent la fin de l'Empire ottoman, les deux Guerres mondiales et la Shoah, les lois vichystes antisémites, la fondation en 1948 de l'État d'Israël, la crise de Suez et les conflits israélo-arabes, les nationalismes arabes, les indépendances successives des pays sous protectorat puis de l'Algérie française coloniale ...

Les communautés juives, souvent menacées, ont pris le chemin de l'exil. Israël, France, États-Unis, Canada, Brésil, Argentine, Italie, etc. Ces communautés comptaient jusqu'alors des dizaines de milliers de personnes, plus de cent mille en Algérie et surtout au Maroc. Aujourd'hui, il ne reste plus que de quelques dizaines à deux ou trois mille Juifs dans chacun des pays de la rive sud de la Méditerranée, sauf en Turquie où leur nombre s'établit auprès de vingt mille. C'est dans l'Empire ottoman que les Juifs expulsés d'Espagne ont été les mieux accueillis: "Ferdinand d'Aragon est fou, aurait dit Bajazet II, il appauvrit son royaume et il enrichit le mien."

Sur un ton ironique, tendre, tragique, nostalgique, lucide, ces récits d'enfance disent la fin d'un monde d'une Histoire, d'une société cosmopolite, ils disent le pressentiment d'un exil définitif. Un exil qui, pour leurs auteurs – écrivains, philosophes, gens du cinéma et du théatre, psychanlaystes, historiens, traducteurs, journalistes, universitaires – sera difficile, souvent, mais aussi fécond, créateur.

Über die Autorin / über den Autor:

Leïla Sebbar est née à Aflou, en 1941. Son père, instituteur, a été relégué par le régime de Vichy dans cette région des hauts plateaux. Sa mère, institutrice également, est originaire de Dordogne. Elle est ensuite mise en pension à Blida. En 1960, ses parents déménagent dans le quartier du Clos-Salembier, appartenant à l’agglomération d’Alger. En 1962, alors qu’elle a 19 ans, ses parents l’envoient continuer ses études en France. Elle y vit depuis et n’est revenue en Algérie qu’épisodiquement. Ses parents s’y installent également en 1970.

Elle est professeur de Lettres à Paris, tout en se consacrant à l'écriture. Elle est l’auteur d’essais, de carnets de voyage, de récits, de critiques littéraires, de recueils de textes inédits, de nouvelles et de romans. Elle collabore aussi à France Culture (Panorama) pendant une quinzaine d'années, au Magazine littéraire et à La Quinzaine littéraire. Son œuvre est centrée sur l'exil et les relations Orient/Occident.

Preis: CHF 20.00
Sprache: Französisch
Art: Broschiertes Buch
Erschienen: 2013
Verlag: Editions La Croisée des Chemins
ISBN: 978-9954-1-0430-2
Masse: 365 S.

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